Et si j'avais les mots qu'il faut pour accrocher les images...
J’ai jamais cru au père-noël.
J’aimais juste bien quand mes oncles jouaient à fond le jeu du « hé ! écoutez, j’entends les clochettes des rênes ! » et il y en avait un qui avait piqué deux ou trois cloches de la cheminée de mes grands-parents (parce que sur la cheminée de mes grands-parents il y a plein de cloches, de clochettes, de toutes les formes et de toutes les tailles…) et qui s’était planqué dans la cuisine pour nous faire croire que le père-noël arrivait.
Mais comment me faire croire à moi, moi qui suis fourrée chez Auchan depuis ma « plus tendre enfance » (ça me fait rire cette expression), que ce n’est pas les parents qui achètent les cadeaux aux enfants ?
Pourquoi tous les jouets sont dans le rayon « jouets » de chez Auchan ?
Pourquoi il y en a douze fois plus que d’habitude environ un mois avant Noël ?
C’est peut-être le père-noël qui remplit le caddie ? Ben oui, c’est ça, appelle-moi gourde aussi.
C’est drôle, cette année, les paquets sont différemment emballés…
Les uns dans du papier kraft rose… Les autres dans du papier kraft vert…
J’aime bien les coïncidences.
Moi ce que j’aime le plus à Noël, ce n’est pas le 24 au soir. Enfin si, c’est bien sympa, parce que chez nous on a toujours ouvert les cadeaux le 24 au soir (ça c’est bien quand t’es petit). Et puis parce que chez mes grands-parents il y a toujours une bonne ambiance. Surtout quand le soir, ma tante Marie-Pierre joue de son exagération mythique et nous fait rire pendant des heures. J’adore.
Mais le meilleur, c’est le 25 au soir. Parce que là, tout le monde débarque. Et c’est toujours la grande surprise. On entend les pneus des voitures crisser dans les gravillons et on se demande : qui c’est ?
Est-ce que c’est la grosse Audi verte de Claire et Christophe ?
Est-ce qu’il y a Juliette et Romain dedans ?
Est-ce que c’est la petite voiture de Micheline ou bien la plus grosse de Philippe ?
Est-ce qu’il y a Thomas, Émily, Joseph, Sophie, Moune ????
Et puis tout le monde arrive, tout le monde grouille partout, dans le couloir, dans la salle, dans le salon. Il y a un grand plat avec plein de fruits secs, des boîtes de chocolats ouvertes dans tous les coins, et de la pâte d’amande parfois…
Et puis il y a les restes de la veille. On grignote par ci par là. On mange dans tous les coins. Il y a un barouf pas possible parce que tout le monde discute.
Il y a des cadeaux qui passent de mains en mains, des sourires, des nouvelles, des « comment tu vas ? » ou des « au fait, Sylvaine te souhaite joyeux noël ! ».
Et puis le feu dans la cheminée qui surveille tout ce monde là en crépitant tranquillement.
Après quand on rentre à la maison, le soir ou le lendemain, on trouve ça vide et froid.
On a des sacs remplis de cadeaux et de chocolats, mais on est un peu triste parce que la fête est finie.
Parce qu’on va avoir l’illusion pendant encore quelques jours que ça continue, qu’on est heureux.
Mais déjà se profile les devoirs qui sont à faire, et puis la rentrée, les efforts qu’il va y avoir à fournir...
Un peu comme un long dimanche, empli de la petite mélancolie que l’on a à l’idée de retourner travailler le lendemain matin.
Commentaires :
Et c'est bien connu, les meilleurs viennent toujours de par chez moi! Mdr
BzOo mamzelle
et-alors
Moi aussi c'est comme ça, et j'adore aussi !
Le 25, tout le monde arrive petit à petit, on surveille la clanche du coin des yeux et dès qu'on entend l'affreux couinement de la vieille porte, on regarde qui arrive, le sourire aux lèvres ...
"Ah mais t'es là toi ?"
"Et alors, qu'est-ce que tu deviens ?"
"T'as pas encore grandit toi ??"
"Ah non, fallait pas, c'est trop gentil !"
On se voit tellement peu que nos gestes et nos mots sont maladroits, mais j'aime cette maladresse qui est très touchante.
L'ambiance a changé, comme on est à peu près tous dans la même tranche d'age, nous les "ptits jeunes", les courses dans l'escalier, les cris, les pleurs, les rires enfantins, c'est fini, maintenant on reste à table jusqu'a la fin du repas, comme "les grands". Mais on est resté les mêmes, la même famille, les mêmes personnes et on se dit que finalement peu de choses ont changés ...
On prend des nouvelles, on papote, on joue dla guitare et du piano désaccordé, on profite, on profite, on profite.
Et puis le retour dans la voiture, c'est encore autre chose, la fatigue est là, ( c'est ce qui arrive quand on reçoit trop de bonheur d'un coup ), et puis il y a ce sourire qui réapparait, ce sourire niais, qui ne s'explique pas, qui est simplement le résultat de cette journée. Le sourire collait aux lèvres, on rentre chez soit, le ventre noué par la nostalgie.
J'ai hate, j'ai hate, j'ai haaate !
PS: Un jour, c'est certain, tu viendrais dans cette fameuse maison ... ;)